Le Farineux

La « grande époque » de mon ancienne agence « Black Sight Production ». Avec Emmanuel Martin, l’ami photographe évoqué dans cet article sur un autre court métrage publicitaire, il s’agissait encore de nous démarquer… de faire toujours mieux. Mais mieux que qui ? Mieux que nous-mêmes, que la fois précédente. Nous n’avions pas de concurrence directe et n’étions animés que par une seule et même force créative.

Le Farineux c’est l’histoire d’une écriture commune, des moyens toujours très limités et une volonté d’outrepasser les attentes d’un client : ce qui fut fait. Le commanditaire, un minotier de la place, malgré le script dûment signé, ne s’attendait nullement à ce résultat quasi « hollywoodien » pour reprendre les termes d’un journaliste à l’autre bout du continent africain : la vidéo était sortie de l’audience prévue, on en parlait au-delà de la Corne, « ça faisait le buzz… »

Singer (presque) hollywood

Avec « Manu », cela importait peu, l’important était d’avoir pu « singer » avec un budget ridiculement faiblard et inconséquent, une honnête production… cela confirmait nos théories sur le low-cost et annonçait le début de l’hyper démocratisation de l’audiovisuel sans pourtant imaginer que cette « coulée filmoplastique » n’aurait aucune considération, ou si peu, pour créer des visuels de qualité. Aujourd’hui, le contenu « narratif » seul est « roi », la forme est secondaire voire même inutile.

Charlie Laqde est l’homme à la mallette… Agent qui brave d’inconsidérables dangers afin d’accomplir sa mission : rapporter une farine de qualité à un restaurateur boulanger qui ne manquera pas de « tester » la marchandise à travers une douzaine de samoussas…

Un tournage très éprouvant, en pleine « canicule » djiboutienne, des moyens dérisoires (un boitier, quelques objectifs photos, des lumières de chantier), mais une équipe de comédiens amateurs très enthousiaste et très dynamique. On se souviendra de « Charlie », professeur d’histoire dans le réel, qui vint sur le plateau pour le final avec un costume… et des da’ass (sandales) : grâce aux effets de cadrage et de lumière, on n’y vit que du feu… ou presque. Un client très fier (qui perdra la vie dans un accident tragique sur la route de l’unité quelques années plus tard), des « concurrents » furieux (forcément), et une conscience professionnelle apaisée et assagie : on allait à présent arrêter de nous prendre autrement que pour des « originaux ».

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