Le Cafard

Mon premier « test » avec fond vert fut un clip publicitaire pour Djibouti Telecom vantant les avantages du « Roaming » en 2007 : des essais avaient été programmés avec du tissu acheté chez un mercier yéménite du centre ville de Djibouti et une caméra Canon XL1 à K7 DVi, autant dire que ce ne fut en aucun cas le matériel idéal pour inaugurer cette technique en Afrique orientale ou même ailleurs.

Green screen de quincaillerie

Le « Cafard » a été réalisé courant l’été 2009 avec les mêmes procédés. Le client, un pharmacien, membre éminent de la chambre du commerce de Djibouti et accessoirement « dératiseur », n’avait aucune idée de ce qui l’attendait… Fahmi, l’acteur fétiche de ma « période » est-africaine, lui non plus, ignorait tout de mes sombres intentions… et surtout pas que je souhaitais le transformer en cafard !

De Fahmi Guirreh, on peut dire qu’il fut le premier comédien de toute la Corne de l’Afrique (et peut-être même au delà…) à avoir tourné sur fond vert. Pour le « Cafard », j’avais assemblé chez un tailleur de larges bandes de tissu vert un peu partout dans le salon de mon ami photographe Emmanuel Martin et ce dernier était loin d’imaginer le résultat final… pour un premier contrat de notre toute jeune agence « Black Sight Production ».

Un « succès » foudroyant !

Cette « première » fut le moment d’entamer une fructueuse collaboration avec Emmanuel Martin avec qui j’ai consolidé mon expertise « photographique ». Tout ce que j’ai appris de la lumière, de sa gestion, de son importance capitale lors d’une captation visuelle vient de cet excellent photographe dont les reportages photos sur la légion, les prostituées, les dockers… seront autant d’instants de vérité figée, d’empreintes de lumière vraie gravée dans du marbre de pixel.

Filmé sur un matériel très aléatoire (k7 DVI), à la résolution très faible (720p) et non adapté pour les retouches numériques, le travail de compositing pour « le Cafard » sous after effects fut long et laborieux. Lors de la présentation au client, ce dernier nous avoua que le « film » dépassait toutes ses espérances… Il faut dire que pour l’époque et dans cette région, rien de comparable (green screen/compositing 2D 3D) n’avait été produit. Malheureusement, la diffusion sur les chaînes de télévision locales fut interrompue après quelques jours. L’enfant d’une « autorité » avait été « terrorisé » par la transformation de Fahmi en cafard…

Nous dûmes donc ajourner la diffusion après un « buzz » foudroyant sur la place publique djiboutienne : tout le monde à présent en parlait et c’était l’essentiel…

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